Nouvelle lecture, totalement différente des précédentes, je varie les styles avec plaisir en ce moment !

Le Fils du pauvre, de Mouloud Feraoun, éd. Points Seuil.

35 fils pauvre

Fouroulou Menrad (le double littéraire de l'auteur, en quelque sorte) livre dans ces cahiers l'histoire de sa vie, à la manière d'un Marcel dans La Gloire de mon Père, ou dans la lignée de Dickens ou autres grands conteurs. Jeune kabyle vivant dans les montagnes, seul garçon dans une famille pauvre qui compte déjà plusieurs filles, le jeune Fouroulou est élevé dans l'idée que beaucoup lui est dû ... c'est un garçon, il sera un homme. A lui les honneurs de la table et la place à la djema, place du village réservée aux hommes. Mais à lui aussi le fardeau de devoir plus tard subvenir aux moyens de sa famille. Né dans une famille pauvre et qui se déchire après la mort de la grand-mère, pilier familial, Fouroulou, peu attiré par les travaux des champs, trouvera dans l'école une voie d'évasion, même si finalement elle ne lui permettra pas de réaliser des rêves fous. Mais la résignation est l'apanage de ceux qui vivent dans ces montagnes reculées ...

C'est la vie toute simple d'une famille qui nous est contée là, sans chichis ni tralalas, mais avec humour, dérision et une certaine universalité dans le propos, ce qui fait qu'on passe un moment un peu hors du temps aux côtés de Fouroulou et des siens, de la douce Nana et de Ramdame le fils cadet, de l'oncle Lounis et de ses belles paroles, de la perfide Helima, tout un monde conservé précieusement dans les pages de ce livre ...

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