Et au bout ... la lumière ...
Et voilà, nous y sommes ... sur le seuil d'une nouvelle année ...
Le chemin sera sûrement un peu tortueux, avec des pavés inégaux, certains auront le droit de marcher sur le trottoir, d'autres se mouilleront un peu les pieds dans le caniveau ... droit de péage remis en place, il faudra peut-être parfois emprunter des chemins de traverse ...
A titre individuel, j'ai mille sujets de me réjouir en ce début de nouvelle année, mais quand je regarde le monde qui nous entoure, qui perd un peu plus la raison chaque jour, qui érige des murs, des barbelés, des laisser-passer, des passe-droits, des retours à l'expéditeur, des colis perdus en mer, naufragés, j'ai le coeur qui se serre ...
Mais même avec les larmes aux yeux, je ne suis pas du genre à courber la tête ni à rester bouche cousue, vous commencez à me connaître un peu ...
Alors, pour 2022, je vous souhaite du bonheur, insolent, éclatant, qui éclabousse de lumière, qui rejaillit autour de vous, qui repeint en bleu, en lumineux ...
Je vous souhaite la santé, bien sûr, mais pas celle qu'on marchande, qu'on tremble toujours de perdre, qu'on étouffe sous les couvertures, qu'on voudrait garantir éternelle, jeune, lisse ... je vous souhaite la vie, la vraie, avec ses défauts, ses plaies et ses bosses, ses risques et ses coups durs, pas une vie ouatée, feutrée, enfermée devant la télé, la peur au ventre et la haine de l'autre chevillée au corps.
Je vous souhaite de garder les yeux ouverts, le coeur battant et le cerveau en ébullition, lisez, rêvez, chantez, dansez, aimez, regardez, réfléchissez ... avec intensité.
Et par pitié, ne vous résignez pas à l'inacceptable, regardez les exemples du passé, ceux qui ne sont pas si loin, ceux dont il ne faut pas parler parce que la comparaison fait frémir ... ou alors relisez les livres de science-fiction, d'anticipation, d'uchronie ...
Demain, je serai apaisée, demain je vous parlerai broderie, crochet, lecture ... dans ce petit coin de toile loin des fracas de notre monde ...
Mais pour commencer l'année, je ne pouvais pas me contenter de tiédeur et de convention, j'avais besoin d'exprimer une partie de ce qui me pèse sur le coeur et sur l'esprit ...
Et au bout de l'an, peut-être ... la lumière ...