Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lud-in-the-Mist
Newsletter
Archives
4 décembre 2012

Pigeon, vole

Non, je ne suis pas devenue cinglée, ce titre n'est pas de moi, c'est celui du roman que je viens de terminer, reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique de Babelio à laquelle j'ai participé !

Pigeon, vole, de Melinda Nadj Abonji, éd. Métailié.

pigeonvole

Ildi et Nomi sont deux soeurs qui vivent en Suisse depuis que leurs parents ont décidés de quitter leur terre natale pour tenter leur chance dans un nouveau pays, la Suisse ... pays qui ne plaisante pas avec l'immigration, et le processus qui permettra à Miklos, à sa femme et à ses filles de devenir citoyens suisses sera long et parfois humiliant ... mais payant. Après une dizaine d'années, la famille est réunie en Suisse, et prend la gérance d'un bar-restaurant tout à fait respectable ... le travail est dur et les escapades au pays natal revêtent les atours des jours de fête, de la douceur de vivre et le visage de Mamika, la grand-mère qui a servi un peu de mère aux deux filles pendant les premiers temps de l'immigration des parents, avant qu'ils n'aient le droit de faire venir leurs filles auprès d'eux.


Le récit balance donc entre le temps présent et celui des souvenirs, entre l'Est et l'Ouest, entre le désir d'être totalement fondu dans ce nouveau pays et cette nouvelle culture, et la nostalgie irrépressible de la terre natale. Et puis il y a la guerre qui déchire l'ex-Yougoslavie, le siège de Sarajevo qui agite les consciences de ceux "passés à l'Ouest", les drames qui déchirent les familles dont une partie a quitté le pays, abandonnant les siens derrière elle ...
Tout cela décliné et mélangé dans une langue riche et sensuelle, mais une langue parfois difficile à lire, qui mêle sans cesse les sons et les sentiments, les actes et les rêveries, les scènes et les souvenirs ... (dans des séquences stylistiques souvent longues et qui alourdissent un peu la lecture).


Un roman atypique et parfois dérangeant, et plus encore quand on réalise qu'il ne parle pas de temps reculés, mais bien de notre époque contemporaine, avec nos idéaux et nos préjugés, parfois durement secoués par la réalité.

Publicité
Commentaires
M
roman qui semble bien interessant, mais peu pour moi, pas en phase avec le moral du moment. Mais je garde le nom en memoire, on ne sais jamais. <br /> <br /> merci de partager cet avis avec nous. <br /> <br /> bisous<br /> <br /> Mél ✿ (◠‿◠)
Répondre
S
J'ai connu une famille de serbes emigrés... Ce n'était pas facile pour eux d'avoir à assumer le poids de la mauvaise réputation de leur peuple à cause de la guerre, qu'ils répugnaient tous, d'ailleurs. En plus leurs parents s'étaient séparés et seul leur papa était venu en France... Leur maman et la famille était restée en Serbie. Alors, le frère avec qui j'étais amie, nous faisait découvrir sa culture, et nous montrait ce qui était beau dans son peuple ! C'était très riche ! Et cela nous permettait de ne pas faire d'amalgame désastreux... Sa maman restée en Serbie essayait de suivre la vie de ses fils en France et du coup on lui transmettait toujours des messages, même si nous ne l'avions jamais vue...<br /> <br /> J'ai perdu de vue cet ami et sa femme ( française. En plus j'étais son témoin de mariage... ) pour de bêtes raisons, et je le regrette très souvent...<br /> <br /> Tu m'as replongé dans mes souvenirs... Merci pour ça, déjà !<br /> <br /> Bises !<br /> <br /> SandRyne
Répondre
V
C'est l'histoire typique des émigrés (quelque soit le pays d'origine) pour ce qui est de l'ambivalence "intégration-nostalgie". Par contre, les conséquences de la guerre... Merci pour la critique. Je pense que je vais le lire.
Répondre
T
je ne le connaissais que par toi celui-là !!!
Répondre
C
Ah, je ne connais pas ! Mais Philippe a commandé l'aéroport de Sarajevo pendant 5 mois en 1997, ce pays l'a profondément marqué...
Répondre
Publicité