La semaine dernière, je me suis plongée dans une lecture qui n'est pas de première jeunesse, un grand classique de la science-fiction :

Demain les chiens, de Clifford D. Simak, éd. J'ai Lu.

11 demain les chiens

Cet ouvrage date de 1952, mais en réalité, il s'agit de la date de publication de différentes nouvelles publiées dans une revue à partir du milieu des années 1940, sous forme d'une seule et même oeuvre. Pour lier les textes entre uns (plus que par la simple chronologie, dirons-nous, car les textes se suivent bel et bien chronologiquement), ils sont présentés comme une compilation de textes quasi "bibliques" pour les chiens, constituant la légende des hommes, dont les compilateurs, chercheurs et philosophes canins ne parviennent pas à établir la réalité historiques ... longtemps avant les chiens, donc, d'autres êtres intelligents auraient peuplé la surface de la Terre, d'aucuns disent même que ce sont eux qui ont "créé" ou disons "modifié" la race canine pour en faire son héritière ... mais les faits ne sont pas avérés, et ces textes pourraient être simplement des contes transmis de générations en générations depuis la nuit des temps ...

Cela a l'air bien austère comme présentation ... et bien ésotérique, aussi ... disons pour simplifier qu'au long de ces 8 contes, ou plutôt, 9 car l'épilogue rajouté des années plus tard fait partie intégrante du cycle, on assiste à la fin annoncée d'une civilisation, la civilisation humaine. A travers les yeux d'une famille, les Webster, dont chaque membre porte une responsabilité plus ou moins lourde dans cette inexorable évolution. A travers les yeux des chiens, aussi, depuis Nathanaël jusqu'à ses lointains descendants ... à travers les yeux d'un robot, enfin, Jenkins, qui fut là pratiquement du commencent à la fin. Des chroniques douces-amères, nostalgiques, sans explosion nucléaire monstrueuse, sans invasion extra-terrestre, sans épidémie ravageuse, bien loin de toutes les dystopies actuelles. Un lent déclin mais qui n'est pourtant pas si funeste que cela, comme nous le prouvent les contes 4 et 5 ... car qu'est-ce qui est le plus important, la préservation à tout prix de la race humaine, ou la possibilité pour la majorité de ses représentants de trouver enfin le bonheur, même sous une autre forme ?

En toute franchise, si j'ai été un peu décontenancée à la lecture des deux premiers textes, je me suis ensuite bien piquée au jeu, et j'attendais chaque jour avec impatience le moment de retrouver mon livre ... comme quoi, un livre devient rarement un classique par hasard, et son charme étrange peut continuer à agir bien après que tout ce qu'il décrit ce soit révélé faux ou obsolète ... une lecture que je vous conseille, même si vous n'êtes pas friands de science-fiction.

PAL 2017 11 sur 60