Nagasaki
Deuxième roman reçu dans le cadre du Club des Testeurs Amazon (je vous en avais déjà parlé, et plusieurs d'entre vous m'ont demandé plus d'infos, mais en fait, c'est sur invitation d'Amazon, je pense que l'on est sélectionné en fonction du nombre de commentaires que l'on a écrit sur des produits), un peu de littérature française pour changer avec Nagasaki d'Eric Faye aux éditions Stock.
Dans un quartier tranquille sur les hauteurs de Nagasaki, un célibataire d'une cinquantaine d'années a l'impression de devenir paranoïaque … il constate que des aliments disparaissent de son frigo en son absence, alors que l'appartement est entièrement fermé. Pour en avoir le coeur net, il décidé d'acheter une webcam et d'espionner sa propre maison pendant qu'il est au travail. Il va surprendre chez lui une inconnue, qui sera arrêtée et emprisonnée quand il donnera l'alarme auprès de la police, outré et profondément mal à l'aise à l'idée que quelqu'un s'introduise chez lui. Et ce qu'il va apprendre après l'arrestation le surprendra encore plus : cette femme inconnue vivait chez lui à son insu depuis près d'un an …
A partir de ce fait divers relaté dans un journal régional, Eric Faye va imaginer le quotidien croisé de ces deux personnages au moment de la crise. Le sujet m'attirait beaucoup, ainsi que le pays dans lequel il se déroulait.
C'est un tout petit roman, un peu plus d'une centaine de pages, et je l'ai lu en moins d'une heure, mais j'avoue avoir été déçue par deux choses. D'abord, le style. Non pas que celui de l'auteur soit désagréable, mais je le trouve bien inutilement chargé par rapport aux auteurs japonais que j'ai eu l'occasion de lire et d'apprécier, et du coup il y avait comme un téléscopage entre ce style trop chargé et le décor de l'histoire. Et ensuite, ce qui m'a beaucoup déçu c'est la fin du livre. Pourquoi avoir voulu à tout prix justifier le geste de cette femme. Pourquoi lui avoir donné en deux pages un passé chargé, politisé, dramatique et inutile ? J'aurais préféré, et de loin, que son choix de la maison de cet homme reste inexplicable, à cette surenchère d'explications qui arrive sans prévenir dans les dernières pages du roman, gâtant pour moi le plaisir de la lecture de cette tranche de vie dans laquelle les Japonais excellent.