Le silence du rossignol
Non, ce titre ne fait pas référence à la raréfaction de mes articles, mais à ma dernière lecture : le premier tome de la fameuse saga de Lian Hearn, Le Clan des Otori.
Le décor de ce roman est un Japon médiéval imaginaire, où clans et seigneurs de guerre s'affrontent sans merci pour le contrôle des terres et des populations. Violences et persécutions religieuses côtoient les raffinements de l'art et de la civilisation. Un jeune garçon, unique rescapé du massacre de son village, est recueilli par Otori Shigeru, qui l'emmène dans sa propre région et entreprend de le former et de l'adopter pour en faire son héritier. Mais derrière la bonté, réelle, du seigneur, le jeune Takeo perçoit autre chose, un dessein qui le dépasse mais dont il doit devenir une pièce maîtresse. Tiraillé entre son allégeance à son seigneur, les enseignements de son enfance passée au sein d'une religion qui condamne toute forme de violence et d'étranges talents qui lui viennent de son père qu'il n'a jamais connu, Takeo va devoir faire ses propres choix et assumer ce qu'il est réellement.
Cela faisait bien sûr très longtemps que j'avais entendu parler de cette saga japonisante, et mon intérêt pour cette culture m'incitait à lire ces livres. L'occasion s'est enfin présentée puisque ma gentille cousine m'a prêté la collection complète lors de sa dernière visite, et je viens de dévorer ce premier volume en deux jours. Tout l'intérêt du livre, à mon sens, repose sur les profondes contradictions qui agitent le jeune héros : en lui se mêlent le sang d'un assassin et celui d'une Invisible (dont la religion condamne la violence), il est réclamé comme fils à la fois par un seigneur et par la puissante Tribu, et pour finir ses priorités et sa loyauté sont bouleversées par sa rencontre avec l'Amour. Bref, un cocktail intéressant pour un jeune homme à peine sorti de l'adolescence et qui doit apprendre à devenir un homme. Mais quel homme ?
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Petit supplément : après quelques recherches sur le net, j'ai enfin trouvé le nom réel de Lian Hearn (parce qu'il est souvent mentionné qu'il s'agit du pseudo d'un auteur pour la jeunesse connu, mais sans plus de précisions), il s'agit de Gillian Rubinstein, auteure australienne, qui aurait écrit un grand nombre de romans pour la jeunesse, qui ne sont malheureusement pas traduits en français ... cela dit, j'aimerais bien en essayer un en anglais pour voir ... affaire à suivre ...